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Tirer parti des effets positifs de la migration sur le développement durable pour se relever en mieux, plus vite et mieux armés de la COVID-19

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Tirer parti des effets positifs de la migration sur le développement durable pour se relever en mieux, plus vite et mieux armés de la COVID-19

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À l’occasion du Forum politique de haut niveau de 2021, le Réseau des Nations Unies sur les migrations engage tous les États à mettre à profit la contribution qu’apportent les migrants au développement durable et à renforcer leur coopération pour faire en sorte que les migrations se déroulent en toute régularité, dans la sécurité et en bon ordre, dans le plein respect des droits de l’homme et du travail et conformément à l’obligation de traiter les migrants avec humanité, qu’ils soient réguliers ou irréguliers, comme énoncé dans le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Ce pacte historique se fonde sur l’ensemble des objectifs de développement durable (ODD) et contribue à leur réalisation sans faire de laissé-pour-compte.

Les migrants sont des acteurs essentiels du développement durable sous tous ses aspects. Par leur travail, les fonds qu’ils rapatrient et les liens qu’ils créent entre les pays, ils réduisent la pauvreté, fournissent des services fondamentaux et soutiennent les familles et les communautés dans les pays d’origine, de transit et de destination. La crise de la COVID-19 a mis en exergue l’importance cruciale des migrants pour le fonctionnement de nos sociétés, ainsi que la nécessité de construire des sociétés plus équitables et inclusives, qui seront résilientes face à de futures pandémies.

Cependant, la COVID-19 et les mesures prises par les États pour endiguer sa propagation ont fortement perturbé la mobilité humaine, dont l’augmentation attendue a ralenti de 27 % en 2020 (DESA). Les restrictions à la mobilité ont freiné la croissance du PIB et créé des pénuries de main-d’œuvre dans des secteurs clés.

En outre, les migrants ont trop souvent été les premières victimes des conséquences sanitaires et socioéconomiques de la pandémie : ils ont couru un risque accru de contracter la COVID-19, ont eu davantage de difficultés à accéder au diagnostic, au traitement et à la vaccination, et ont été plus exposés à la discrimination, à la perte d’emploi et à l’impossibilité d’accéder à un travail décent. De nombreux migrants se sont retrouvés en détresse sans pouvoir exercer leurs droits fondamentaux, ou ont été renvoyés de force vers leur pays d’origine au mépris de leurs droits, de leur sécurité et de leur dignité. Ces situations ont nui aux migrants et à leur capacité à soutenir leur famille et leur communauté dans les pays d’origine et de destination, et ont également compromis la réalisation des ODD. 

Aucun pays ne pourra se relever de la pandémie de COVID-19, ni atteindre les ODD, sans une bonne gouvernance des mouvements migratoires et sans l’inclusion et la protection effectives des migrants. Pour être résilients face à de futures pandémies, nous devons édifier des sociétés inclusives fondées sur les droits de l’homme et du travail et sur l’égalité des sexes. De nombreux défis se profilent à l’horizon. La xénophobie, la discrimination, la violence sexiste et l’exclusion des migrants aggravent les risques pour la protection des droits de l’homme et creusent les inégalités, menaçant la cohésion sociale et empêchant les sociétés de mobiliser tout leur potentiel pour le relèvement. 

Le Réseau des Nations Unies sur les migrations rappelle aux États leur engagement en faveur de la réduction des inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre (ODD 10). Conformément aux engagements énoncés dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et dans le Pacte mondial sur les migrations, le Réseau invite les États, en coordination avec toutes les parties prenantes pertinentes, à:

  • faciliter des migrations et une mobilité humaine sûres, ordonnées et régulières (ODD 10.7)
  • respecter, protéger et réaliser les droits de l’homme de tous les migrants, quel que soit leur statut migratoire et sans discrimination
  • garantir à tous les migrants, quels que soient leur nationalité et leur statut migratoire, et conformément aux principes de la couverture sanitaire universelle, l’accès aux soins de santé et à des médicaments et vaccins essentiels qui soient sûrs, efficaces, de qualité et d’un coût abordable, y compris aux vaccins contre la COVID-19, et veiller à ce qu’ils puissent obtenir des services et des informations sur la santé et la vaccination dans un environnement sûr, sans risque ni crainte d’expulsion ou de contrôle par les services de l’immigration (ODD 3.8) ;

  • autonomiser toutes les personnes et favoriser leur intégration sociale, économique et politique, indépendamment de leur statut (ODD 10.2) ;

  • garantir l’égalité des chances et réduire l’inégalité des résultats, notamment en éliminant les lois, politiques et pratiques discriminatoires qui nuisent aux sociétés dans leur ensemble (ODD 10.3) ;

  • permettre à tous les travailleurs migrants d’exercer un travail décent, en conformité avec les normes internationales du travail (ODD 8.8) ;

  • garantir l’accès de tous les migrants à l’eau et à l’assainissement, à la nourriture et à l’éducation, ainsi que leur inclusion dans des systèmes de protection sociale transposables ou transférables par-delà les frontières (ODD 2.1, 6.1 et 6.2, 4.1 à 4.5, 1,3) ;

  • donner aux migrants et aux diasporas les moyens de maximiser leur contribution au développement de leur pays d’origine en créant un cadre réglementaire permettant de réduire les coûts de transaction des envois de fonds, d’établir des voies de transfert concurrentielles et d’accroître l’utilisation productive des fonds rapatriés (ODD 10.c) ;

  • instaurer un cloisonnement entre l’application des lois en matière d’immigration et l’accès des migrants à leurs droits de l’homme et aux services essentiels, notamment à la santé, à l’éducation et à la justice ;

  • garantir l’accès de tous à la justice et protéger les travailleurs migrants dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et d’un bout à l’autre des procédures de recrutement ;

  • éliminer toutes les formes de violence, de mauvais traitements, de travail forcé et de traite des migrants, ainsi que d’autres types d’exploitation, en particulier des femmes et des enfants (ODD 5.2, 8.7, 16.3 et 16.2) ;

  • intégrer les questions de migration et les droits de l’homme des migrants dans les politiques et mesures relatives aux changements climatiques afin de renforcer la résilience et les capacités d’adaptation face aux aléas climatiques dans tous les pays (ODD 13.1 et 13.2) ; et

  • obtenir des données ventilées selon toutes les caractéristiques pertinentes, y compris le statut migratoire, afin de pouvoir élaborer des politiques fondées sur des éléments factuels pour intégrer les migrants dans les efforts menés en vue du développement durable (ODD 17.18).

Aucun pays ne pourra réaliser seul les ODD. La collaboration et l’action collective des sociétés seront nécessaires pour surmonter la pandémie et s’en relever en mieux, plus vite et mieux armés. À cet effet, le renforcement de la gouvernance des migrations doit être intégré dans tous les domaines d’action examinés au Forum de haut niveau 2021, à savoir l’atténuation de la pauvreté (ODD 1), l’éradication de la faim (ODD 2), la bonne santé et le bien-être (ODD 3), le travail décent et la croissance économique (ODD 8), la réduction des inégalités (ODD 10), la consommation et la production durables (ODD 12), l’action climatique (ODD 13), la paix, la justice et les institutions efficaces (ODD 16) et les partenariats (ODD 17).

Le Réseau invite les États, toutes les parties prenantes concernées et les organismes des Nations Unies à renforcer leur collaboration, en veillant à la cohérence et à l’harmonisation de leurs activités avec le Pacte mondial sur les migrations afin de tirer pleinement parti du potentiel des migrants et de la migration à l’appui de la réalisation des ODD. Le Forum d’examen des migrations internationales qui se tiendra l’an prochain sera également l’occasion d’évaluer les progrès accomplis au regard des engagements mondiaux visant à promouvoir des migrations sûres, ordonnées et régulières, en conformité avec les ODD et le droit international.

Ensemble, nous pouvons ouvrir une voie efficace et inclusive vers la réalisation du Programme 2030, à condition que les migrants soient associés au processus. Le développement durable est indissociable de la migration, et la réalisation des ODD ne peut avancer sans l’inclusion des migrants.


Le Réseau des Nations Unies sur les migrations a été créé pour apporter aux États Membres un soutien efficace, rapide et coordonné à l’échelle du système dans la mise en œuvre, le suivi et l’examen du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Si son mandat est centré sur la migration, le Réseau appelle néanmoins les États à appliquer ces recommandations aux réfugiés et aux demandeurs d’asile, et à protéger les droits de l’homme de chacun de la même manière, quel que soit le statut migratoire. 


Pour de plus amples informations, contactez:

Réseau des Nations Unies sur les migrations (secrétariat)
Florence Kim
fkim@iom.int +41797480395

DESA
Helen Rosengren
rosengrenh@un.org

*Toutes les références au Kosovo doivent être comprises dans le contexte de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité des Nations Unies.